La coqueluche est une maladie respiratoire due à une bactérie. Elle se transmet très facilement, par voie aérienne. Elle est responsable de quintes de toux fréquentes et prolongées. C’est une maladie grave lorsqu’elle survient chez les nourrissons et les personnes fragiles.
Qu’est-ce que la coqueluche ?
La coqueluche est une infection respiratoire due à une bactérie appelée Bordetella pertussis. Cette maladie très contagieuse provoque des quintes de toux, qui en l’absence de traitement, peuvent se prolonger pendant plusieurs semaines.
Certaines personnes sont à haut risque de forme grave de coqueluche :
- les nourrissons de moins de six mois. Chez ces derniers, non encore protégés par la vaccination, la coqueluche peut donner lieu à une hospitalisation, le séjour à l’hôpital étant systématique pour les bébés de moins de trois mois ;
- les nourrissons de 6 à 11 mois incomplètement vaccinés.
D’autres personnes ont un risque de forme grave, mais moins élevé :
- les personnes ayant une maladie respiratoire chronique ou souffrant d’immunodépression ;
- les personnes présentant une obésité ;
- celles âgées de 80 ans et plus.
L’immunité contre la coqueluche n’est pas définitive
Il est possible de contracter la coqueluche plusieurs fois dans sa vie. En effet :
- le fait d’avoir déjà eu la maladie donne une protection immunitaire qui s’affaiblit peu à peu au fil du temps ;
- pour une protection optimale la vaccination contre la coqueluche nécessite plusieurs rappels.
Une reprise de la circulation de la coqueluche en France en 2024
Le nombre de cas a très fortement baissé depuis l’introduction du vaccin contre la coqueluche. Les populations à risque de coqueluche sont les nourrissons non encore vaccinés et les adolescents et adultes qui ont perdu la protection contre cette maladie conférée par le vaccin.
Évolution du nombre de cas de coqueluche 2017-2022
D’après les données de surveillance du réseau RENACOQ (réseau hospitalier de surveillance de la coqueluche), depuis le dernier pic de coqueluche de 2017-2018 (162 cas rapportés), le nombre de cas n’a cessé de diminuer pour atteindre 34 cas en 2020 et 4 cas en 2021 chez les nourrissons de moins de 12 mois.
Même constat du côté des données du réseau Sentinelles (réseau de recherche et de veille en soins de premier recours médecine générale et pédiatrie en France métropolitaine) rapportant 1 cas par an en population générale sur la même période.
Ce taux bas a été maintenu pendant la période de Covid en raison des mesures sanitaires.
Évolution 2023-2024
En 2023, seuls 2 cas groupés ont été rapportés à Santé publique France entre octobre et décembre, avec 18 cas de coqueluche en Ile-de- France.
Au 1er trimestre 2024, une quinzaine de clusters (cas groupés) majoritairement en collectivité (écoles maternelles, primaires, halte-garderies et maisons maternelles) mais aussi familiaux et totalisant 70 cas ont été signalés à Santé publique France.
Après une augmentation constante, depuis le mois de mars 2024, du nombre de cas de coqueluche, ce nombre s’est stabilisé cet été mais à un niveau très élevé.
Depuis septembre, une baisse significative est enregistrée, suggérant que le pic du cycle de coqueluche 2024 a été atteint au mois d’août. Cependant, le niveau de circulation de la bactérie reste à des niveaux supérieurs par rapport aux années précédentes.
Entre janvier et octobre 2024, 42 décès ont été enregistrés, dont 23 enfants (20 étaient âgés de moins de 1 an) et 19 adultes, dont 13 de plus de 80 ans.
Comment se transmet la coqueluche ?
La coqueluche est très contagieuse et on estime qu’une personne malade peut contaminer en moyenne 15 à 17 personnes au sein du milieu familial ou de la collectivité.
Cette contamination se fait par voie aérienne au contact du sujet malade par les gouttelettes provenant du nez ou de la bouche lors de la toux ou par les postillons lors de la parole.
La contagiosité commence dès que la rhinite apparaît et elle est maximale durant la première semaine de toux. Elle dure trois semaines en l’absence de traitement, mais seulement cinq jours après le début d’une antibiothérapie efficace.
La coqueluche se développe par petites épidémies, surtout à l’intérieur d’une même famille ou au sein de collectivités :
- dans les pays où les enfants ne sont pas vaccinés, ils peuvent être atteints de coqueluche et se la transmettre entre eux ;
- dans les pays comme la France, où les enfants sont vaccinés contre la coqueluche depuis des décennies, ce sont des adultes qui contaminent des nourrissons trop jeunes pour être vaccinés. Ils peuvent aussi infecter des adolescents ou d’autres adultes, qui ne sont plus immunisés par le vaccin ni par le fait d’avoir déjà développé la maladie.
Les symptômes de la coqueluche
Coqueluche : une période d’incubation sans symptômes
Après contamination par la bactérie de la coqueluche, la période d’incubation, sans aucun symptôme, peut aller de sept jours à trois semaines. Généralement, elle est d’environ dix jours.
Ensuite un écoulement nasal (rhinite) apparaît. Il dure une à deux semaines, associé éventuellement à une fièvre très faible. Puis apparaît une toux, d’abord modérée.
Coqueluche : une toux caractéristique en quintes
La toux évolue rapidement vers des quintes de toux accompagnées de signes caractéristiques :
- les accès de toux sont soudains, violents et répétés. Ils provoquent des spasmes (secousses) et la respiration devient difficile ;
- le visage est bouffi, rouge ou bleuté ;
- la toux peut causer un éclatement des petits vaisseaux situés autour des yeux. Ils forment alors comme de petites étoiles rouges, appelées pétéchies ;
- des vomissements surviennent souvent, surtout après les quintes.
En fin de quinte de toux, le malade reprend sa respiration par une grande et longue inspiration, accompagnée de l’émission d’un son aigu (appelé « chant du coq »). Il émet avec difficulté un crachat clair et épais.
La toux de la coqueluche ne s’accompagne pas de fièvre ni d’autres signes respiratoires. Entre chaque quinte de toux, le malade n’a aucun symptôme.
Les quintes de toux sont plus fréquentes la nuit, surtout chez l’adolescent et l’adulte. Chez les femmes enceintes, elles provoquent parfois des contractions utérines.
En l’absence de traitement, les quintes de toux s’aggravent et durent quatre et six semaines. La toux régresse lentement pendant la phase de convalescence, qui peut durer une à plusieurs semaines.
Chez l’adulte, la coqueluche est souvent atypique
Chez l’adulte, la toux de la coqueluche ne présente pas toujours les signes caractéristiques de la maladie (absence de quintes, de reprise inspiratoire…) En présence d’une toux qui persiste et s’aggrave au-delà d’une semaine, la possibilité d’une coqueluche doit être évoquée.
*Ce contenu a été construit par :
- le docteur Laurence Rinuy, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
- le docteur Myriam Boivin, médecin-conseil à l’Assurance Maladie,
- et le docteur Jean-François Laurent, pharmacien-conseil à l’Assurance Maladie.




